Sciences économiques et sociales - le blog de M. Engel

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Seconde - Production - l'essentiel du chapitre

Que produit-on et comment peut-on le mesurer ?

 

I. Qu'est-ce que la production ? 

 

Le développement d’un pays et le bien-être de ses habitants repose en grande partie sur sa capacité à créer des richesses. C’est pour cela que les économistes s’intéressent à la production des différents pays (à travers leur PIB) et à son évolution. La production est l’activité humaine d’élaboration de biens et de services qui permet de répondre aux besoins des individus. Dans les sociétés modernes, il nous est impossible de produire nous-mêmes la totalité de ce que nous consommons et un grand nombre d’acteurs interviennent dans le processus de production en utilisant à la fois de la force humaine et des outils. Qui sont-ils ? Comment font-ils ? Comment mesure-t-on leur activité ? Quel problème pose cette mesure ?

 

 

A. Qui produit ?

 

 

On peut distinguer 3 types d'organisations productives en fonction de leur objectif, de leur statut et de leur financement.   

 

  • Les entreprises : ce sont des entités spécialisées dans la production d’un ou de plusieurs biens ou service et qui ont un objectif de rentabilité : elles cherchent à faire du profit pour enrichir leur(s) propriétaire(s).  C’est le cas des entreprises privées qui appartiennent à des particuliers. D’autres entreprises sont publiques car elles rendent un service essentiel et peuvent alors bénéficier de subventions publiques. Enfin d’autres entreprises ont également une dimension sociale : on parle de l’économie sociale et solidaire (ESS). Les entreprises réalisent une production marchande : elles vendent des biens ou des services à un prix supérieur au coût de production. Ça n’est pas le cas des administrations et associations qui produisent des services non marchands.

 

  • Les administrations (celles de l’Etat ou de la commune) répondent à une bonne partie des besoins essentiels de la population : santé, éducation, sécurité par ex. Les services sont réalisés par des fonctionnaires et sont généralement gratuits ou presque pour être accessibles à tous. Ils sont financés par les impôts.

 

  • Les associations produisent également des services non-marchands (gratuits ou presque). Ils sont produits par des bénévoles et financés par des subventions ou des dons et les cotisations des membres. Les associations produisent des services pour leurs membres (club sportif), pour une cause (Greenpeace) ou en faveur d’une population défavorisée (les Resto du cœur). On dit qu’elles ont un but non lucratif car même si elles réalisent des bénéfices, ils ne sont pas distribués aux membres (mais elles peuvent avoir des salariés et réaliser des activités commerciales).

B. Que produit-on ?

 

Ici, on peut faire une distinction simple entre les biens (B) et les services (S): les biens sont matériels et stockables, on peut les consommer plus tard.

 

Par exemple, un téléphone portable, une chaise, une tablette de chocolat ou une voiture. 

 

Les services sont immatériels, produits au moment de leur consommation, ils consistent en la mise à disposition d'une capacité technique ou intellectuelle. 

 

Par exemple : une course en taxi, une coupe de cheveux chez le coiffeur, une retouche sur un vêtement ou encore le conseil d'un avocat. 

 

Les services peuvent être marchands ou non marchands comme on l’a vu plus haut.

 

Vous payez votre forfait internet ou data, votre abonnement à netflix ou votre billet d'avion à un prix qui permet  au producteur de réaliser des bénéfices. Ce sont des services marchands.

 

Par contre, un soin à l'hopital, la scolarité dans une école publique ou une intervention des pompiers pour pomper l'eau en cas d'innondation sont des services non-marchands qui sont réalisés gratuitement (ou presque).  

 

C. Comment produit-on ?

Comme le montre cette vidéo, on a besoin dans toute production de travail humain, d’outils (ou de machines) et de matériaux.

https://www.youtube.com/watch?v=e4z2jtNZQqw

 

On distingue en économie les consommations intermédiaires, ce que l’entreprise consomme pour produire et qui va être détruit ou transformé dans le processus (le sable pour faire du béton, la colle, le bois et la laque ici) et les facteurs de production.

 

Les facteurs de production servent pendant plusieurs cycles de production. C’est d’un côté le facteur travail avec les salariés de l’entreprise et de l’autre, le facteur capital : les bâtiments, les machines, les outils, véhicules ou ordinateurs utilisés.

 

C’est parce qu’on a besoin de ce facteur capital qu’il faut trouver des capitaux (de l’argent) pour entreprendre. Les facteurs de production peuvent être substituables si on peut remplacer l'un par l'autre ( un travailleurs par une machine) ou complémentaires si la variation de la quantité de l'un suppose aussi la variation de l'autre dans le même sens.

 

L'entreprise cherche à produire à moindre coût pour réaliser davantage de profit. Elle va donc calculer quelle est la quantité de travailleurs et de machines utilisés qui lui coûtent le moins cher. Le prix des deux facteurs de production est donc déterminant pour déterminer la combinaison productive la plus efficace. 

 

Mais l’efficacité de la production repose aussi sur la productivité. Elle mesure l’efficacité des facteurs de production. Il s'agit du rapport entre la production réalisée (en valeur ou en volume) et le nombre de travailleurs utilisés.

 

Par exemple, dans une usine où on produit 1000 voitures par jour avec 80 employés, la produtivité de chaque employé est de 1000/80 soit 12,5 voitures.C'est la productivité en volume.

 

On peut calculer cette productivité en valeur en multipliant ce chiffre par le prix des voitures. Si chaque voiture coûte 15000€, chque employé produit chaque jour une valeur de 187 000€.  

 

On peut augmenter cette productivité en formant ou en motivant les salariés mais également grâce au progrès technique : l’ensemble des innovations qui permettent de rendre la production plus efficace.

Par exemple :

  • Mettre au point de nouvelles machines plus efficaces
  • Réorganiser le travail (comme Ford avec le travail à la chaîne et la spécialisation des ouvriers)

 

 

II. Comment mesurer la richesse produite ?

 

On l'a dit en introduction du chapitre, ce qui nous intéresse ici, c'est la production de richesses. Ces richesses sont mesurables de différentes façons. Il faut différencier par exemple la mesure de la production dans une entreprise ou dans un pays.  

A. La mesure des richesses dans une entreprise

Il y a plusieurs indicateurs qui nous renseignent sur ce que produit une entreprise.

 

On peut penser d’abord au Chiffre d’affaire (CA), c’est-à-dire au total de ses ventes. C'est ce qu'il y a en plus dans le tiroir caisse d'une boutique par exemple à la fin de la journée. Si un vendeur de chaussures a vendu 20 paires à 80€, son chiffre d'affaire est de 1600€ (20x80€). Généralement, c’est bon signe s’il augmente (on vend plus ou plus cher).

 

Vous trouverez ici les entreprises qui réalisent les plus gros chiffres d'affaires au niveau mondial:

les plus gros CA

 

Walmart est une entreprise de la grande distribution américaine,State Grid, Sinopec group et China National Petroleum sont des entreprises chinoises spécialisées dans le domaine de l'energie comme Shell, BP et Exxon qui sont des producteurs de Pétrole. On a également dans le classement 2 constructeurs automobile. A la date du tableau, Apple se situait en 11ème position.

 

Mais, le CA ne dit pas si l’activité est rentable et notre vendeur de chaussures serait mal avisé de prendre chaque soir ce qu'il y a dans sa caisse pour ses dépenses personnelles.

 

Par exemple, Amazon a réalisé longtemps un chiffre d'affaire conséquent, sans pour autant faire de bénéfices, ce qu'explique bien cet extrait vidéo de 2015.

 

 

 

Autre exemple, le voyagiste Thomas Cook réalisait un chiffre d’affaire de 10 milliards de livres au moment de sa faillite en 2019.  Mais ses revenus étaient insuffisants pour rembourser ses dettes…

 

Le second indicateur qu’on utilise, c’est la Valeur Ajoutée (VA) : la différence entre le prix du produit et le coût des matériaux utilisés (les consommations intermédiaires dont nous avons déjà parlé). C’est la valeur de la richesse nouvelle créée par l’entreprise.

 

Pour mesurer la Valeur ajoutée (VA), on retire donc le coût des consommations intermédiaires (CI) au chiffre d'affaire (CA):

 

VA = CA – CI

 

La vidéo suivante montre bien pourquoi l'iphone est une bonne affaire pour Apple mais aussi pourquoi l'entreprise ne gagne pas 999 dollars par appareil !

 

Clic

 

C’est la Valeur Ajoutée qui permet de rémunérer les facteurs de production = les salaires des travailleurs et les dividendes pour les actionnaires.

 

Application: Répondre aux questions du document 3 P33 de votre manuel.

seconde doc 3 P33La VA permet donc de mesurer la valeur ou la richesse produite par l'activité d'une entreprises (création ou production, transformation ou commercialisation ou parfois tout à la fois). Mais elle ne nous renseigne pas encore sur ce que le ou les propriétaires des entreprises ont gagné au passage.

 

Pour savoir cela, il faut calculer le bénéfice (ou le profit) que l'entreprise a réalisé.

On retire alors à la valeur ajoutée le coût du facteur travail: les salaires et les cotisations sociales versées pour les salariés (c'est ce qui finance l'assurance maladie, les retraites, l'assurance chômage...).  

 

Si l'on s'intéresse aux entreprises qui réalisent le plus de bénéfices au niveau mondial, on trouve un panorama bien différent du tableau précédent.

 

les plus gros benefices

 

On trouve sur le haut du podium des fabricants de matériel electronique, des banques et un fabricant de cigarettes...

Reste à savoir quoi faire de ces bénéfices !

 

D'abord, rémunérer le facteur capital : on va verser des dividendes aux actionnaires qui ont apporté des capitaux à l'entreprise en achetant des actions mais aussi rembourser les emprunts réalisés auprès des banques. 

Ce qui reste constitue l'épargne de l'entreprise qui peut être investie (dans de nouvelles machines par exemple ou pour s'agrandir) ou placée, conservée pour plus tard.

A chaque étape, l'enreprise paie également des impôts.

 

La valeur ajoutée et son partage apparaissent sur ce shéma:

 

partage VA

 

Application: faire l'exercice joint et me l'envoyer via pronote.

Télécharger

 

 

 

 

 

 



07/03/2021
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