Seconde – Chapitre 4 – Quelle relation entre le diplôme et l'emploi ? Partie 4
Bonjour à toutes et à tous,
nous avons vu la semaine dernière que le salaire ne dépendait pas que du diplôme mais également d’autres facteurs dont le genre. Cela nous a permis de nous rappeler en partie ce que nous avions vu en travaillant sur le caractère différentiel de la socialisation dans le chapitre 2. Aujourd’hui, pour conclure ce chapitre, nous allons revenir sur un autre aspect de la socialisation différentielle pour expliquer les inégalités d’accès aux diplômes en fonction du milieu social.
Objectif d’apprentissage : Comprendre que les chances d'accès aux formations diplômantes sont socialement différenciées.
III. Les inégalités d’accès aux diplômes
A. Le constat
Commençons par nous intéresser au document 1 P114 de votre manuel, avec cette carte qui s’intitule « obtention du bac selon l’académie » (les académies sont des découpages administratifs qui correspondent aux anciennes régions françaises).
Dans les académies qui figurent en vert foncé, plus de 75% des élèves de 6ème peuvent espérer accéder au bac. Moins du ¼ arrêteront donc leurs études avant et quitteront le système scolaire sans diplôme ou avec un BEP ou un CAP. Il s’agit des académies de Corse, de Lyon, de Toulouse, de Rennes et de Paris, Créteil et Versailles.
Ailleurs, les taux d’accès au bac sont plus faibles. Dans la majorité des académies, le taux d’accès au bac est de moins de 72,5% .
Evidemment l’explication n’est pas géographique. Et l’échelle retenue masque de grosses différences à l’intérieur des académies, d’une ville à l’autre, ou même d’un quartier à l’autre. En fait, ce sont les populations concernées qui ne sont pas les mêmes en fonction des territoires qu’on étudie.
Les académies dans lesquelles les taux d’accès au bac sont les plus élevés sont aussi celles qui concentrent le plus de parents diplômés et les meilleures conditions de vie : il y a plus d’entreprises gourmandes en professionnels qualifiés à Paris, Toulouse ou Lyon, qu’ailleurs, dans des régions plus rurales ou parfois plus industrielles ou davantage touchées par le chômage.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 2, c’est le milieu social (le groupe auquel appartient un individu et qui est défini à partir des caractéristiques socio-économiques comme la profession, le niveau de diplôme et les revenus si on reprend la définition de votre manuel) qui influence la réussite scolaire d’un individu.
Comme vous le savez on utilise les PCS (professions et catégories socio-professionnelles) pour faciliter les comparaisons car ces catégories renseignent sur le niveau de qualification des parents. Sur le document suivant, le poids de l’origine sociale apparaît très nettement.
On constate que les enfants qui étaient en sixième en 1995 (ils ont aujourd’hui 35 ans) dont les parents sont cadres, chefs d’entreprises et professions libérales ont obtenu plus souvent des diplômes élevés. Les 2/3 d’entre eux atteignent au moins le niveau bac+3 et 40% d’entre eux sont diplômés à Bac +5. Cette proportion n’est que de 17% chez les enfants d’agriculteurs et 1/3 d’entre eux seulement atteignent au moins bac+3. Plus on descend dans l’échelle des PCS vers des métiers moins qualifiés et manuels et plus la part des haut diplômés chez les enfants diminue. A l’inverse, la part des enfants non diplômés ou diplômés d’un niveau inférieur au bac augmente. C’est 60% chez les enfants dont les parents sont ouvriers non-qualifiés soit 6 fois plus que chez les enfants d’enseignants. L’écart est similaire pour les diplômés à bac + 3 et plus.
Les inégalités sociales d’accès aux diplômes sont donc importantes : les enfants issues des catégories les moins favorisées semblent presque exclus de l’accès aux diplômes de l’enseignent supérieur alors que c’est la norme chez les plus favorisés. Et pourtant, les études primaires, secondaire et une bonne partie des études supérieures sont gratuites en France.
B. Les explications
L’explication, nous la connaissons en partie pour avoir étudié la transmission du capital culturel dans le cadre de la socialisation plus tôt dans l’année et je vous invite à relire ce passage si c’est nécessaire.
Le document suivant reprend en partie ce que nous avions développé :
Dans la première partie du texte, on mentionne bien les connaissances, les attitudes et les compétences que les parents vont développer chez les enfants et qui dépendent étroitement du niveau d’éducation des parents, de leur propre rapport à l’école et, on l’avait dit, de leurs pratiques culturelles. Partant de là, les enfants ne sont pas préparés de la même manière aux apprentissages scolaires, ce qui va jouer comme un avantage pour les uns ou un désavantage pour les autres. La réussite scolaire encourage à poursuivre ses études plus longtemps et dans des filières plus sélectives alors que les difficultés scolaires mènent généralement à des études plus courtes (voire à la déscolarisation), l’institution scolaire jouant un rôle d’aiguillage des élèves en fonction de leurs résultats à la fin du collège, puis au lycée et après le bac.
La seconde partie du texte doit être mise en lien avec la question de l’ambition qui n’est pas la même dans toutes les familles. Si la position sociale des parents fait référence, les ambitions scolaires seront plus élevées dans les familles les plus favorisées : maintenir son niveau social rend nécessaire de poursuivre ses études plus longtemps. Les familles sont également diversement armées face au système scolaire pour favoriser la réussite de leurs enfants. C’est vrai du point de vue financier (cours de soutien, cours particuliers, écoles privées) mais également du point de vue des connaissances des parents sur le système scolaire qui permettent d’établir des stratégies efficaces (choisir la bonne option pour la bonne classe, choisir la bonne filière ou la bonne école).
Dans un contexte où personne n’est réellement à l’abri du chômage, ces différences de stratégies peuvent faire la différence, même à niveau scolaire égal.
Pour conclure, je vous propose de vous reporter à la courte synthèse qui se trouve à la P122 de votre manuel.
C’est tout pour cette semaine. A la semaine prochaine !
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