Seconde - Chapitre 1 - Comment travaillent les économistes, sociologues et politistes ? - Partie 1
Chapitre 1 : Comment travaillent les économistes, les sociologues et les politistes ?
I. Trois sciences, trois questionnements, une ambition : celle de comprendre et d’expliquer le monde social
Commençons par revenir sur les questionnements propres à ces disciplines et sur le regard particulier qu’elles peuvent porter même sur des objets communs.
A. L’économie : la science de la bonne utilisation des ressources
Doc 2 P8
Derrière l’économie, il y a toujours la question des ressources. Quoi produire ? Comment ? Pour qui ? Mais aussi en quelle quantité ou à quel prix ?
Cela suppose qu’on se questionne sur un grand nombre de choses : les investissements, la consommation, le progrès technique, les revenus, etc...
Il faut également mettre au point des catégories, des outils, des indicateurs pour décrire, mesurer en comparer : le PIB et la croissance, les bénéfices et les profits, les secteurs d’activité, etc…
Pour prendre un exemple très actuel, l’économie nous permet d’analyser l’impact de la crise actuelle et d’élaborer les réponses appropriées dans la limite des moyens existants.
Mais les économistes tentent également d’apporter des éclairages sur des questions très quotidiennes et qui peuvent permettre au pouvoir publics de prendre les bonnes décisions.
Par exemple, faut-il taxer (plus) le soda ?
https://www.youtube.com/watch?v=bGjX2z6Cvlk
On comprend que la question est une question de santé publique mais que celle de l’efficacité de la mesure est une question économique : il faut trouver les bonnes incitations qui modifient les décisions des consommateurs.
Ici, on prévoit que la taxe que paye le producteur l'amène à augmenter le prix des produits et que les consommateurs diminuent leurs achats de soda.
B. La sociologie, la science qui étudie les comportements sociaux
La sociologie est plus difficile à définir puisqu’elle s’intéresse… à peu près à tout.
Doc 3 P9
La sociologie s’intéresse presqu’à tous les sujets à partir du moment où on s’intéresse aux comportements des hommes en société.
La fin du texte le suggère, si la sociologie permet avant tout de mieux nous comprendre nous-mêmes, elle peut aussi éclairer la décision publique.
En lien avec la période du confinement, les sociologues pourront s’intéresser à la manière dont les liens sociaux se sont maintenus, aux solidarités nouvelles qui se sont développées, à la place des personnes âgées ou des plus démunis dans cette période.
Et si on reprend notre questionnement sur la santé et l’alimentation et qu’on souhaite encourager les consommateurs à réduire leur consommation de soda, c’est la sociologie qui permettra d’adapter la communication et les mesures de prévention aux publics visés. On ne mange pas les mêmes choses en fonction de notre milieu social, ce qui apparaît sur le document suivant.
En effet, nos modes de consommation dépendent de nos revenus, du temps disponible, de notre façon de considérer l'alimentation (pour le plaisir, pour "se remplir", pour rechercer des saveurs, pour rester en forme...), autant d'élements qui peuvent être liés à la profession, au niveau d'étude, au sexe, à l'âge... bref, à nos caractéristiques sociales.
On ne sera pas non-plus sensibles aux mêmes discours de prévention en fonction de notre milieu social, de notre niveau d’étude ou de notre sexe.
C. La science politique
La science politique, elle, fait du pouvoir politique son objet d’étude. Si les politistes ont un objet d’étude identifié, les questionnements sont potentiellement illimités. Ils analysent le fonctionnement du monde politique, ses institutions, ses acteurs, les règles que l’on peut adopter et leur impact sur la vie politique, pour ceux que nous allons étudier cette année.
Mais on peut également dire beaucoup de choses des symboles et de la communication politique comme l’illustre très bien cette vidéo sur les portraits des Présidents Français :
https://www.youtube.com/watch?v=x0ki-XTSzzM
Mais on peut aussi bien s’intéresser au comportement des électeurs ou aux modes d’engagement politiques pour ne citer que les chapitres sur lesquels on s’interroge en première et en terminale dans le cadre de la spécialité SES.
En matière de confinement, les politistes s’interrogeront sur les privations de liberté que la pandémie de Covid a entraînées, sur leur durée, sur la manière dont les exécutifs ont pris les décisions parfois sans passer par les assemblées, etc. bref sur la manière exceptionnelle dont les institutions politiques ont affronté une situation... exceptionnelle.
Et si on reprend notre sujet, plus léger, de la taxe soda, on pourra analyser les hésitations des pouvoirs publics à en augmenter le montant comme la difficulté à concilier des intérêts divergents : toute augmentation de taxe fait des déçus parmi les consommateurs qui sont aussi des électeurs, les producteurs de soda font pression aussi pour que la production ne diminue pas et feront valoir l’impact en termes d’emplois, etc…
Au final, nos trois sciences sociales ont toutes des choses à dire sur le confinement ou la consommation de soda même si elles portent dessus un regard différent. C’est la même chose du point de vue des méthodes.
II. Des méthodes de travail plus ou moins partagées
Ici, ce sont plus les méthodes qui vont nous intéresser. Comme dans n’importe quelle science, on travaille sur des données. Ces données peuvent provenir d’un travail d’enquête. Et elles peuvent servir à établir ou à alimenter des modèles.
A. Récolter des données
On peut distinguer deux types de données : des chiffres, des données quantitatives d’un côté et de l’autre, des données qualitatives. Pas qu’elles soient de meilleure qualité, c’est simplement qu’il s’agit de données, plus riches, plus complexes et qu’elles ne se laissent pas réduire à des chiffres, elles sont utiles pour comprendre.
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Des données quantitatives pour mesurer
Pour les économistes et pour les sociologues mais aussi pour les politistes, les données chiffrées sont un matériaux très intéressant. Les chiffres permettent de mesurer et de comparer dans le temps (différentes périodes) et dans l’espace (différents pays), d’un groupe à l’autre, etc. Ce sont souvent les statistiques qui permettent par exemple de révéler les inégalités en sociologie.
Parfois, ces données existent parce qu’elles sont collectées par une institution et il est alors facile de les récupérer: l'INSEE par exemple mais aussi des associations ou administrations.
Mais dans les autres cas, les chercheurs doivent collecter eux-mêmes ces données à travers des questionnaires ou des sondages. L’essentiel est alors de bien identifier qui on interroge, sachant qu’on ne peut pas interroger tout le monde : c’est trop coûteux.
Doc2 P10
Vous l’aurez compris, la plupart du temps, on interroge un échantillon de personnes qui doivent être représentatifs de la population qui nous intéresse (environ 1000 pour un sondage en France généralement). La même proportion de femme et d’hommes, d’ouvriers et de cadres, de jeunes et de moins jeunes, de diplômés, etc… En sociologie comme en en sciences politiques c’est un outil qu’on va utiliser.
Cela dit, il y a d’autres moyens de récolter des données, selon le thème sur lequel on travaille. C’est ce que montre bien la vidéo suivent dans lequel un doctorant en économie explique sa thèse qui vise à repérer les fraudes boursières à partir des messages échangés sur twitter. Je vous laisse lire les informations du document et lire la vidéo qui dure 3mn.
Doc1 P 10
https://www.youtube.com/watch?v=RknpW2QEO8E
Ici, c’est bien une masse d’informations qui est collectée et triée, mise en relation pour révéler des phénomènes économiques.
En bonus et si vous avez aimé la vidéo de ce doctorant qui présente sa thèse en 3 minutes, deux autres vidéos passionnantes de candidats de ce concours sur d’autres thèmes.
https://www.youtube.com/watch?v=kOTFnidHOXc
https://www.youtube.com/watch?v=LefD1DFmbvA
Bonne semaine !
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