Sciences économiques et sociales - le blog de M. Engel

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Seconde - Chapitre 3 - Comment s'organise la vie politique ? - Partie 1/4

Chapitre 3 : Comment s’organise la vie politique ?

Introduction :

L’objectif de ce chapitre est d’analyser la façon dont sont organisées les sociétés d’un point de vue politique. Tous les jours et c’est sans doute plus visible dans la période actuelle, des institutions prennent des décisions qui ont un impact sur nos vies, prennent en charge des missions comme l’éducation ou la santé des citoyens, mettent en place des règles qui visent à faciliter la vie collective.

 

Qui prend ces décisions ? Sur quelles bases ? Comment désigne-t-on les individus qui sont à la tête de ces institutions ? Jusqu’où peuvent-elles aller ? Pourquoi les respecte-t-on ?

Voilà quelques questions que nous allons pouvoir nous poser dans ce chapitre.

 

Voici les objectifs d’apprentissages que l’on trouve dans le programme :

  • Connaître les principales spécificités du pouvoir politique.
  • Connaître les principales institutions politiques (rôle et composition) de la cinquième République et le principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire).
  • Comprendre comment les modes de scrutin (proportionnel, majoritaire) déterminent la représentation politique et structurent la vie politique.
  • Comprendre que la vie politique repose sur la contribution de différents acteurs (partis politiques, société civile organisée, médias).

 

Chaque semaine, nous traiterons un objectif d’apprentissage à l’aide du manuel, des documents mis en ligne et de ressources vidéo. Prenez le temps de lire les documents, essayez de répondre aux questions posées et lisez la suite.

 

I. Qu’est-ce que le pouvoir politique ?

 

Avant de répondre précisément, il faut d’abord se demander ce qu’est le pouvoir et comment on peut le définir.

 

Le document 1 de la page 86 de votre manuel présente 4 situations de pouvoir.

Avant d’aller plus loin, prenez le temps de les découvrir.

 

 

Dans chacune de ces situations, un des acteurs a du pouvoir sur l’autre.

  • L’employeur peut donner des ordres à son employé, le récompenser ou le sanctionner s’il ne remplit pas ses obligations.
  • Le médecin peut amener un patient à suivre une prescription, à prendre un médicament, à accepter des examens ou à modifier son comportement.
  • Des parents peuvent évidemment autoriser, imposer ou interdire une sortie ou une activité, encourager certains comportements.
  • Un enseignant peut donner du travail à ses élèves, les évaluer et éventuellement les sanctionner s’ils n’ont pas le comportement attendu.

 

Donc le pouvoir c’est la capacité d’un acteur (ou d’une institution) d’obtenir d’une autre personne une action qu’elle n’aurait pas effectué autrement. (=définition)

 

D’où vient ce pouvoir ?

Dans certaines situations citées, il existe une possibilité de contraindre, d’user de sanctions pour amener l’autre à faire ou à ne pas faire.

Mais généralement, la contrainte n’est exercée que lorsqu’elle est nécessaire. Dans la plupart des cas,  on suit les directives parce qu’on les accepte. On reconnait la légitimité de celui qui a du pouvoir :  le médecin a fait des études longues et spécialisées, le professeur représente l’institution et a un savoir à transmettre, l’employeur est notre supérieur hiérarchique et nous rémunère, on aime ses parents et ils assurent notre bien-être matériel.

 

Quelle est la spécificité du pouvoir politique ?

Le document 2 P86 l’explique assez bien. Lisez le texte et trouvez les éléments de réponse aux questions.

    

On comprend bien que ce qui distingue le pouvoir politique des autres formes de pouvoir, c’est qu’a priori, rien ne limite le pouvoir politique.  

Si je reviens aux situations précédentes, chacun reste dans son rôle et dans sa sphère d’action. Ni l’enseignant ni l’employeur ne donnent de conseils de santé, le médecin ne donne pas de devoirs. Les parents se mêlent d’un peu tout mais au final ils n’ont de pouvoir que sur leurs propres enfants. C’est la même chose pour les autres acteurs.

 

Si on pense à l’Etat (l’ensemble des administrations qui gèrent un pays) ou au gouvernement (qui regroupe les personnes qui sont provisoirement à la tête de ce système) qui détiennent le pouvoir politique, on se rend compte qu’ils exercent leur influence sur tout le monde et sur un nombre de sujets potentiellement infini : santé, éducation, famille, sécurité, travail et activité économique.

 

Une seconde caractéristique du pouvoir politique, c’est qu’il dispose du monopole de la contrainte physique légitime. L’Etat est le seul acteur à pouvoir faire usage de la force de façon acceptée dans une société (même démocratique). Ni le médecin, ni l’enseignant et de moins en moins les parents ne peuvent faire usage de la force physique. La police le peut, pour faire respecter les règles collectives et cette fonction est globalement acceptée lorsqu’elle s’exerce dans les règles établies et dans les situations prévues.

 

Le rôle du pouvoir politique serait, selon le document, d’arbitrer entre les intérêts et les aspirations des différents groupes qui composent les sociétés modernes.

 

Ce qui fait la légitimité de l’Etat, qu’on accepte le pouvoir qu’il exerce dépend beaucoup de l’époque et de la culture politique des pays étudiés. C’est parfois simplement la tradition qui fait qu’on respecte le système politique (dans un système monarchique par exemple), c’est parfois le charisme du dirigeant qui parvient à convaincre qu’il est un chef avisé. Mais dans les sociétés démocratiques, le pouvoir politique semble légitime surtout parce qu’il provient de la population elle-même !

 

Qu\'est-ce que la démocratie ?

 

La démocratie, selon Jefferson, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans les faits, les démocraties modernes sont des démocraties représentatives : les citoyens arbitrent entre ceux qui se portent candidats pour exercer le pouvoir en leur nom, ils choisissent leurs représentants.

Mais cette définition de la démocratie est insatisfaisante. En Iran ou en Russie, on vote également. Et pourtant, on peut difficilement considérer que ces pays sont démocratiques. Pourquoi ?

 

  • La plupart des candidats sont souvent invalidés par le pouvoir (ou emprisonnés)
  • On ne s’y exprime pas librement, pas plus qu’on ne peut sans risque se réunir ou s’associer pour demander un changement
  • Les manifestations pacifiques y sont souvent durement réprimées
  • Les médias sont contrôlés

Bref, les libertés politiques essentielles ne sont pas respectées

Cette carte permet de visualiser le caractère plus ou moins démocratique des régimes politiques dans le monde.  

     

 

Si vous êtes curieux, vous pouvez aller chercher à la source le classement et la note de Maurice et voir quels sont les indicateurs qui sont utilisés (même si on n’a pas le détail).

https://spcommreports.ohchr.org/TMResultsBase/DownLoadFile?gId=34079

https://infographics.economist.com/2018/DemocracyIndex/

Pour finir, vous pouvez essayer de remplir le texte à trou.

La semaine prochaine, nous verrons que le caratère démocratique d\'un régime politique tient aussi à la façon dont sont organisées les institutions et dont les différents pouvoirs sont séparés les uns des autres.

 

Pour aller plus loin

 

Pour aller plus loin concernant le pouvoir et sa légitimité, je vous propose de visionner cet extrait de I comme Icare, film de 1979 qui présente bien l’expérience Milgram dont je vous ai sans doute parlé en début d’année. Ce chercheur a voulu percer les sources de la soumission à l’autorité. C’est très instructif ! Les derniers mots permettent de bien illustrer ce qu’est la légitimité: pourquoi nous acceptons d\'obéir.

https://www.dailymotion.com/video/xak9gu

Ca dure 20 mn environ.

 

Bon visionnage et à la semaine prochaine !

 



22/03/2020
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