Sciences économiques et sociales - le blog de M. Engel

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Seconde – Chapitre 3 – Comment s'organise la vie politique ? - Partie 4/4

IV. Quels sont les différents acteurs qui participent à la vie politique ?

 

Objectif d\'apprentissage : Comprendre que la vie politique repose sur la contribution de différents acteurs (partis politiques, société civile organisée, médias).

 

Bonjour à tous, voici la quatrième partie de ce chapitre sur la vie politique. Jusqu’ici nous avons étudié les spécificités du pouvoir politique, son organisation et les règles qui permettent d’arbitrer entre les candidats aux élections.

Si on s’arrêtait là, on pourrait  croire que la vie politique en démocratie, ça se résume à aller voter tous les 4 ou 5 ans et le reste du temps, à laisser fonctionner tranquillement les institutions. En réalité et heureusement, la vie politique ne se résume pas à ça et il y a en permanence une interaction entre le pouvoir et les citoyens. 

Comme une personne seule pèse peu face au gouvernement, elles se regroupent au sein d’organisations qui sont les acteurs, plus ou moins réguliers de la vie politique. On peut penser notamment aux partis politiques qui ont un rôle central à jouer mais ils ne sont pas les seuls.

 

A. Les partis politiques

Ils sont un acteur central et évident de la vie politique. Ne serait-ce que parce que les candidats pour qui l’on vote ne tombent pas du ciel ! Ils ont généralement été sélectionnés par des partis politiques dont l’objectif principal, et c’est ce qui les distingue des autres acteurs dont nous allons parler, est de conquérir le pouvoir.

 

Mais comment agissent-ils ? Dans cette vidéo, on peut distinguer les différentes facettes de leur activité.

https://www.youtube.com/watch?v=FGlu6zEJ6yM

 

Les partis politiques sont d’abord des organisations qui représentent les intérêts et les idées de la population, qui vont collecter auprès de leurs adhérents, et même au-delà, les aspirations et les priorités des citoyens.

C’est à partir de là qu’ils proposent des programmes politiques. C’est donc ce qu’on appelle la fonction programmatique. De ce point de vue, on peut vraiment dire que les partis animent la vie politique et déterminent notre vie en société puisque c’est en leur sein que vont être élaborées les mesures politiques qui seront mises en place s\'ils arrivent au pouvoir (en tout cas pour les parties de leur programme qu\'ils réussissent à appliquer).

 

Les partis qui ne sont pas au pouvoir et représentent les partis d’opposition ont également un rôle essentiel puisqu’ils font entendre la voix de tous les autres électeurs. Même s’ils n’ont pas remporté les élections, on ne peut pas faire comme s’ils n’existaient pas pendant 4 ou 5 ans. 

 

Ensuite, on peut dire que les partis sont des machines électorales et qu’une bonne partie de leurs fonctions est de s’organiser en vue de gagner des élections. Cela passe par le choix des candidats comme on l’a dit. La plupart du temps, ce sont les instances dirigeantes du parti qui désignent les candidats aux scrutins locaux ou aux législatives. Pour les présidentielles, quand il y en a, le choix  peut aussi revenir aux militants ou à l’ensemble des citoyens dans le cadre de « primaires ». Cela existe depuis longtemps aux Etats-Unis par exemple et on sait désormais que c’est Joe Biden qui sera le candidat démocrate pour affronter Donald Trump en Novembre.

 

Mais les partis se chargent également de convaincre les électeurs en faisant campagne, de nouer des alliances, de chercher des financements et, une fois au pouvoir, de faire le lien entre les dirigeants et la population.

 

Bref, les partis politiques participent à construire l’offre électorale : ils déterminent pour qui et pour quoi on vote, participent à politiser les électeurs et à structurer le débat politique.

 

Comme le mentionne la vidéo, ils sont souvent la cible de critiques : on leur reproche notamment de mal représenter les électeurs car ils seraient trop loin de leurs aspirations. Cette méfiance entre les citoyens et les partis est dommageable car au final, les citoyens se détournent des choix politiques et des élections.

Ce graphique réalisé à partir d’un sondage de 2019 représente bien le désamour des français avec leurs partis politiques (cliquez sur le lien en-dessous pour agrandir l\'image).

 

https://static.latribune.fr/1210033/confiance-bva-infographie-sondage-h299-institutions-pme-hopitaux-justice-ecole.png

 

Mais heureusement les partis ne sont pas les seuls acteurs qui jouent un rôle en la matière. 

(et les français font globalement confiance à leur école mais c’est un peu hors-sujet smile).

 

B. Les autres acteurs politiques

Mais la politique, ça n’est pas que l’affaire des partis. On l’a dit la particularité des partis politiques c’est de chercher à conquérir le pouvoir. D’autres organisations vont simplement chercher à l’occasion à influencer les décisions politiques sans que cela soit forcément leur activité principale.

 

Ces organisations sont par exemple des syndicats, des associations (ONG), des lobbies (groupes de pression) ou encore comme sur le schéma qui suit, les communautés religieuses.

 

L’ensemble de ces groupements divers qui se situent entre les citoyens et l’Etat et qui n’appartiennent pas directement au monde politique représentent ce qu’on appelle la société civile organisée

 

Le mode d’intervention de ces acteurs est divers mais on peut lister trois modes d’action :

 

  • La contestation : vous savez tous que les syndicats, qui sont des regroupements de travailleurs pour défendre leurs intérêts, peuvent organiser des grèves et des manifestations. C’est le cas par exemple pour s’opposer à une réforme (comme la réforme des retraites depuis décembre 2019) ou obtenir des aménagements. Les syndicats organisent donc un rapport de force entre les travailleurs (qui cessent le travail) et le gouvernement. Une association (qui regroupe des individus qui partagent un objectif et mettent leurs moyens en commun pour l’atteindre) peut également s’opposer aux politiques mises en œuvre par exemple dans le domaine de l’environnement pour réclamer l’interdiction d’un pesticide dangereux, s’opposer à la construction d’une infrastructure sur un site naturel.

 

  • La coopération : mais ces mêmes acteurs peuvent également coopérer avec les pouvoirs publics. Par leurs connaissances précises d’un domaine, ils sont à même d’informer et de conseiller les pouvoirs publics et peuvent donc être consultés sur des sujets précis. Une fédération sportive ou un club d’ornithologie (je vous laisse chercher ce que c’est) peuvent par exemple partager leurs connaissances précises avec les décideurs politiques sur la meilleure façon d’encourager la pratique du sport ou faire le point sur l’évolution des espèces à protéger. Les pouvoirs publics peuvent parfois confier à une association le soin d\'organiser un service public comme la garde des enfants ou l\'accueil des réfugiés par exemple. Les syndicats sont généralement consultés avant une réforme sociale et participent en France à la gestion de la Sécurité Sociale ou d\'autres orgnanismes.

 

  • L’influence : les organisations peuvent aussi essayer de convaincre les pouvoir publics de répondre à un problème qu’elles identifient ou de prendre une mesure favorable à leurs membres. Une association des victimes d’accidents de la route cherchera par exemple à faire limiter la vitesse autorisée au volant. Un lobby (un groupe de pression représentant des intérêts privés et créé dans le but d’influencer les pouvoirs publics) cherchera par exemple à décourager l’adoption d’une loi en faisant peser certains arguments. Parfois l’objectif est de rendre prioritaire certaines mesures dans l’agenda politique, c’est-à-dire dans le programme de travail du gouvernement qui doit toujours choisir entre tous les sujets sur lesquels une décision est attendue. Pour convaincre le gouvernement, le meilleur moyen dont disposent les associations est parfois de convaincre les citoyens eux-mêmes  (qui se transforment périodiquement en électeurs !) grâce à des campagnes médiatiques.  

 

Les pouvoirs publics sont donc confrontés à ces différentes organisations qui peuvent chercher à avoir un poids dans les décisions politiques. Le dernier point nous permet de comprendre également que l\'action de tous ces acteurs repose égelement sur l\'existence des médias !

 

C. Les médias

Last but not least, les médias jouent un rôle essentiel en démocratie (on parle du "quatrième pouvoir") mais suscitent également de nombreuses interrogations qui sont présentées par ce texte de vore manuel.

 

 

Le rôle le plus évident des médias, c’est d’informer. Informer sur l’action du gouvernement, en permettant ainsi la transparence : que chacun sache ce que font leurs représentants et puisse se former une opinion.

C’est d’autant plus important en période électorale où l’ensemble des propositions des différents partis doivent être portées à la connaissance des électeurs et où il faut donner une caisse de résonnance au débat politique.

 

Mais les médias donnent également la parole aux autres acteurs politiques: ils rendent compte des mouvements sociaux, permettent aux associations d\'essayer de convaincre, à l\'opposition de s\'exprimer sur l\'action du gouvernement et enquêtent également de leur côté pour informer les citoyens, etc... leur rôle est donc essentiel ! 

 

Le danger, c’est donc que les médias ne présentent pas les choses de manière neutre ou choisissent à qui ils donnent la parole, qu’ils  favorisent certains candidats.

 

Une des solutions à ce problème passe par l’établissement de règles : en période de campagne électorale, chaque parti qui présente des candidats doit avoir un accès aux médias et le temps de parole de chacun des candidats est soit le même (pour les élections présidentielles), soit proportionnel à ses résultats aux élections les plus récentes. Ainsi chacun est représenté selon son poids politique. 

 

Mais comment assurer la neutralité de la presse ?

Et bien on ne peut pas réellement. Chaque média est libre (heureusement en démocratie) comme c’est relaté dans cette vidéo : 

https://www.youtube.com/watch?v=eAsTs3ExtLQ

 

Chaque média va donc adopter une manière de traiter l’information qui lui est propre et reflète sa ligne éditoriale.  La meilleure solution reste donc le pluralisme des médias, c’est-à-dire qu’il existe une grande variété de journaux et de chaînes qui puissent représenter des avis différents et l’ensemble des opinions, donner la parole à l\'ensemble des acteurs politiques. A partir de là, les citoyens peuvent débattre et se forger leur opinion.

 

Malheureusement, la tendance est plutôt à la concentration des médias écrits et audiovisuels comme cela apparaît sur ce schéma :

 

https://www.monde-diplomatique.fr/IMG/png/ppa15-4.png

Au final, un groupe limité de familles (très riches) ou d’entreprises possèdent les principaux médias français.

 

Reste que les médias horizontaux (les médias sociaux sur internet) ont un peu changé la donne ! Tout le monde peut y prendre la parole et la circulation de l’information en est bouleversée.

 

Voilà pour ce chapitre qui vous a intéressé j’espère !

 

En bonus :

Si cette question des médias vous intéresse, voici l’adresse du site dont j’ai extrait la vidéo précédente. Vous y trouverez une bonne vingtaine de vidéos sur les médias en général, c’est très instructif et généralement très clair !

https://www.clemi.fr/fr/cles-medias.html

 

Il y a un QCM à réaliser sur pronote  pour la semaine prochaine sur cette partie et la précédente. Comme le fait qu’il y avait parfois plusieurs réponses possibles vous a posé problème la dernière fois, je vous ai indiqué entre parenthèses à la fin dechaque question le nombre de bonnes réponses attendues. Si rien n’est indiqué, il n’y a qu’une seule bonne réponse. N\'oubliez pas de valider le questionnaire à la fin !

 

Bonne semaine à tous !

 



12/04/2020
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